En tant que petit État insulaire en développement (PEID), nous sommes confrontés à un ensemble unique de vulnérabilités qui entravent notre capacité à parvenir à un développement durable.
Les facteurs structurels, notamment notre taille, notre éloignement, nos ressources limitées, la taille de notre marché, notre exposition aux risques climatiques et aux catastrophes naturelles, influencent les résultats socio-économiques et notre capacité à atteindre les ODD.
Des actions internationales coordonnées, y compris des mécanismes de financement internationaux dédiés, sont nécessaires pour remédier aux vulnérabilités des PEID.
Les principales menaces qui pèsent sur les Seychelles et d'autres petits États insulaires en développement sont imputées au changement climatique. Parmi celles-ci figurent : les modifications des régimes pluviométriques entraînant des inondations ou des sécheresses, l'augmentation de la température de la mer, les changements d'acidité et les dommages aux écosystèmes marins, l'augmentation des tempêtes et des ondes de tempête, ainsi que l'élévation du niveau de la mer, pour n'en citer que quelques-unes.
Pour contrer ces menaces mondiales, une approche collaborative est nécessaire, notamment en matière d'atténuation et d'adaptation. La gestion collaborative de nos océans est un facteur clé pour lutter contre ces menaces.
L'océan doit être un élément clé de cette action collective. Il est le plus grand connecteur de notre planète et offre des solutions pour réduire les émissions, lutter contre la vulnérabilité et renforcer la résilience.
Les problèmes auxquels sont confrontés les PEID aujourd'hui nécessitent des solutions innovantes qui nous poussent à repenser notre quotidien. Des mesures majeures de lutte contre le changement climatique sont nécessaires pour déterminer où et comment nous utilisons nos ressources limitées, en particulier nos ressources océaniques.
Les petits États insulaires en développement (PEID) subissent les conséquences et le coût du changement climatique induit par l’homme et pourtant nous en sommes les moins responsables.
Un rapport récent commandé par le Groupe de haut niveau pour une économie océanique durable (Ocean Panel) a révélé que les solutions climatiques issues de l’océan peuvent fournir jusqu’à 35% des réductions annuelles des émissions de gaz à effet de serre (GES) nécessaires en 2050 pour limiter la hausse de la température mondiale à 1,5°C.
Il s'agit de solutions prêtes à être mises en œuvre dès maintenant, et non de solutions futures que nous pourrions obtenir si la technologie rattrape son retard. Le monde ne peut pas échouer à trouver des solutions à cette crise mondiale. Les principaux acteurs doivent intensifier leurs efforts et jouer un rôle plus important dans le développement de solutions innovantes qui permettront aux petits États insulaires de survivre.
Si rien n’est fait, l’activité économique des Seychelles sera diminuée, perdue sous les marées montantes, ainsi que les îles coralliennes de l’archipel qui composent notre République.
De la part des personnes en première ligne de cette crise, notre message est simple : nous il faut agir maintenant.
L'ODD 14, relatif aux océans, restant le moins financé de tous les ODD, les investissements doivent également augmenter significativement. Le rapport du Panel sur les océans estime que pour exploiter pleinement le potentiel de réduction des émissions des océans, il faudra investir à l'échelle mondiale 1 400 milliards de dollars américains dans des solutions océaniques durables entre 2030 et 2050.
En tant qu’État insulaire, les Seychelles ont fait preuve de résilience dans leur approche et ont pris de nombreuses mesures pour faire face aux différents défis posés par le changement climatique et d’autres questions liées à l’océan.
Ce mois-ci, les Seychelles sont devenues le 18e membre du Panel océanique. Je suis fier de me joindre à des nations partageant les mêmes idées pour élaborer des politiques et des initiatives visant à protéger les océans, à favoriser une croissance économique durable et à faire progresser l'action climatique afin d'assurer le bien-être de nos citoyens et des générations futures.
Bien que notre nation soit de taille modeste, nous sommes les gardiens d'une partie importante de l'océan Indien occidental. Souvent décrites comme « un petit État insulaire mais un grand État océanique », les Seychelles recèlent un trésor de ressources et d'écosystèmes marins. Nous exploitons ces ressources pour garantir un océan sain pour les populations, la nature et le climat.
Les efforts comprennent le lancement de la première obligation souveraine bleue au monde avec la Banque mondiale, qui agit comme un instrument financier pionnier conçu pour soutenir et faire la transition vers des projets marins et de pêche durables.
Cet investissement combiné public et privé vise à mobiliser des ressources pour autonomiser les communautés et les entreprises locales. Il aide les nations insulaires et côtières à recourir à des solutions d'endettement pour créer un financement durable à long terme, contribuant ainsi à la protection de 30% de nos océans, tout en assurant un développement économique durable et en s'adaptant au changement climatique.
Nous accordons également une importance particulière à la sensibilisation à l'océan dans les écoles, afin de sensibiliser les jeunes à l'importance et aux nombreux bienfaits de l'océan. Cela contribue à renforcer le lien de notre pays avec l'océan, mais aussi à alimenter un débat mondial sur l'importance de préserver cette ressource inestimable.
De plus, les défis auxquels nous sommes confrontés ne connaissent pas de frontières, d'où l'importance cruciale de la collaboration avec nos voisins et le reste du monde. La zone de gestion commune partagée avec Maurice favorise non seulement l'harmonie écologique, mais souligne également le potentiel considérable des nations à s'unir pour préserver nos océans tout en tirant profit des ressources partagées pour les générations futures.
En rejoignant l'Ocean Panel, nous allons encore plus loin dans notre collaboration, en partageant une vision commune pour la protection et le développement durable de nos océans. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour une utilisation responsable des ressources marines, contribuer à la stabilisation du climat, générer des revenus océaniques durables qui stimulent la croissance économique et préserver les écosystèmes marins.
Cela aidera les Seychelles à renforcer leurs propres capacités de gestion des océans et à contribuer de manière significative à l’effort mondial visant à permettre à nos océans de prospérer et de prospérer.
À l'approche de la COP28, j'exhorte les dirigeants du monde entier à se tourner vers l'océan pour opérer le nécessaire « changement de cap ». L'espoir réside dans les solutions concrètes et concrètes qu'offre l'océan et dans les possibilités d'agir au-delà des frontières, et ainsi d'éviter au monde un avenir catastrophique.
Publié à l'origine dans Agence de presse Inter Press Service.